« Les fautes de français viennent plutôt d’un manque de relecture et de vigilance »

Les réseaux sociaux ont ramené l’écrit au cœur de nos interactions, avec une multiplication des échanges par mails, par messagerie, explique la professeure de français Delphine Claire. L’écriture automatique sur les smartphones peut même engendrer des propos « énigmatiques », difficiles à décrypter pour le lecteur. Autre constat, les gens exerçant un métier de terrain qui auparavant n’étaient jamais amenés à produire de l’écrit, le sont désormais avec les procédures de contrôle, les certifications. Ils doivent fournir des notes, des rapports.

User d’un français correct est un sujet délicat qui renvoie au niveau d’études, donc souvent aux origines sociales. Un défaut d’orthographe peut être attribué à une forme de paresse, à de la négligence, voire à un manque de savoir-vivre. Certains de ceux qui sont « pris en faute » comprennent et admettent. D’autres se vexent. Une majorité est indifférente avec un argument de poids : « Il n’y a que toi que ça gêne. » Pour beaucoup, l’essentiel est de se faire comprendre, tant pis si la forme n’y est pas. Mais l’absence de points, de virgules, de majuscules ou encore des conjugaisons erronées nuisent à la compréhension d’un texte et c’est problématique, surtout s’il s’agit d’une communication technique.

Les erreurs viennent plutôt d’un manque de relecture et de vigilance que d’une méconnaissance des règles. On laisse des fautes qu’on saurait corriger. On commente à chaud, surtout sur le téléphone. On s’exprime comme à l’oral, en s’affranchissant des règles de l’écriture, à l’aune de notre société de l’immédiateté. Lors de la rédaction sur un ordinateur, s’il s’agit d’un document important, je conseille d’imprimer le texte pour mieux repérer les fautes. Car un mail qui en comporte beaucoup ôte de la crédibilité au contenu et au rédacteur. C’est le message que vous devez faire passer à votre mari. Mais attention au ton employé et à faire preuve de patience.

Enseignante, on me rend régulièrement des copies sans ponctuation. Certains élèves écrivent comme ils pensent. Mon travail est de leur apprendre à ponctuer correctement. Inversement, je relève des usages abusifs de certains signes, les « !!!! » sont devenus courants. Là, j’encourage mes élèves à utiliser davantage de mots plutôt que ces signes. Enfin, la vraie voie pour progresser se résume en un mot : lire.